12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 21:19

Enseignement supérieur

 

 

Le dernier Conseil des ministres a examiné et adopté, le 7 janvier 2009, un projet de loi portant des dispositions exceptionnelles relatives à la retraite des professeurs de l'enseignement supérieur.

Le projet fixe l'âge de la retraite à soixante-cinq ans pour les professeurs de l'enseignement supérieur et les maîtres de conférences dans les institutions universitaires et les institutions de recherche scientifique ainsi que pour les professeurs hospitalo-universitaires et les professeurs agrégés hospitalo-universitaires.

Le projet prévoit également la possibilité de leur maintien en activité par décret, jusqu'à l'âge de soixante-dix ans au maximum.

Officiellement, cette rallonge est justifiée par les besoins urgents des universités tunisiennes, des institutions de recherche scientifique et des institutions hospitalo-universitaires en professeurs expérimentés pour l'enseignement et l'encadrement.

Le nombre croissant des institutions universitaires et la tendance du nombre des étudiants à augmenter crescendo expliquent également cette décision.

Une telle décision ne manque pas d’enjeux pour le pays. Elle pourrait même être très grave. Elle gagnerait, toutefois, à être accompagnée par une évaluation objective et sévère du rendement des récipiendaires qui ont eu à inculquer, durant trois générations, un savoir, faut-il le rappeler, peu convaincant, et partant, devenu ou moins peu reconnu aujourd’hui à l’échelle internationale. Pourtant, l’université tunisienne a fêté cette année son cinquantième anniversaire.

Les promus de l’enseignement supérieur arrivent, de nos jours, sur le marché du travail sans maîtriser ni l’acte de lire ni l’acte d’écrire, deux préalables fondamentaux pour la communication et l’expression. La question qui se pose dès lors est de savoir comment ont-ils fait pour arriver à décrocher maîtrises, licences, masters et même des doctorats.

En réponse à la dégradation du niveau à l’université, les Tunisiens, toutes catégories sociales confondues, consentent, aujourd’hui, d’énormes sacrifices et s’endettent pour envoyer leurs enfants suivre des études crédibles à l’étranger.

Est-ce utile de rappeler ici deux vérités ? La qualité de l’enseignement dispensé par l’université tunisienne de laisse plus en plus à désirer. Cette université tunisienne, dont la qualité de l’enseignement n’est reconnue par aucune institution internationale. Pis, l’ouverture de cette université sur le privé n’a pas été accompagnée des résultats escomptés. Car, diverses sources indiquent que des diplômes auraient été délivrés sans que leurs bénéficiaires aient assisté à un seul cours.

Espérons que l’ouverture, prochaine, d’universités étrangères dans le pays contribuera à l’amélioration du niveau universitaire en Tunisie et dissuadera au moins la sortie de devises à des fins d’études.

Moralité : cette université a besoin d’une réforme profonde à laquelle ne doivent pas participer ceux qui ont été à l’origine de sa dégradation. Le recours à un audit international est fort souhaitable ici.

Pour mémoire, la Banque mondiale a donné déjà l’alerte, depuis 2000, et recommandé un audit de l’enseignement supérieur et des cours dispensés.

In fine, rappelons que l’espérance de vie d’un cours est fixée à l’échelle internationale à seulement 3 ans. Cette norme est-elle respectée en Tunisie ? !!!
Source WMC ABS

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